La gouvernance du développement nécessaire à la République de Djibouti devrait reposer sur les valeurs fondamentales suivantes:
Amour.
Sentiment de profond attachement à Dieu, à son prochain et à sa patrie. Ce sentiment suppose l'estime de soi et banit l'orgueil, la haine, l'antipathie et les luttes fratricides.
Préservation de la Vie.
Acton de créer les conditions matérielles, psychiques et intellectuelles pour que la Vie humaine, en tant que Valeur Suprême dans l'échelle des Droits de L'homme, soit sauvegardée et se développe dans ses fonctions de base.
Sens élevé de responsabilité.
Forte conscience d'assumer une charge et de répondre des conséquences qui en découlent, il exclut irresponsabilité, le laisser-aller, l'inertie, le populisme.
Abnégation
Sacrifice de soi-même, de son intérêt au bénéfice de l'intérêt général; elle se présente comme le contraire de l'égoïsme.
Audace.
Grand courage, sens de l'initiative opportune, force de caractère, fermeté devant le danger ou toute situation difficile à affronter; elle s'oppose à la peur d'agir, de penser et de dire, à l'inertie administrative et sociale.
Travail.
Activité laborieuse de l'homme considérée comme facteur essentiel pour l'épanouissement personnel, la production et la croissance économique.
Dignité.
Valeur inhérente à un être humain, qui lui est propre et qui fait son honneur.
Excellence.
Degrés élevé de perfection qu'une personne a en son genre et qui s'entend du refus de la médiocrité, de la perfection et de la paresse.
L'intégrité.
État d'une personne honnête, prône et incorruptible; elle constitue l'un des fondements de la dignité humaine et fait appel au détachement, au refus de la cupidité en tant que désir indécent mesquin d'amasser des bien matériels.
Justice.
Principe moral qui exige le respect du droit et de l'équité considérée comme une justice naturelle ou morale indépendante du droit en vigueur; elle fait appel à l'impartialité et exclut l'iniquité, l'injustice, la violation du droit.
Liberté.
Faculté pour un citoyen de faire tout ce qui n'est pas contraire à la loi et qui ne nuit pas à autrui; elle s'oppose à la servitude, aux entraves, aux contraintes et à l'arbitraire.
Paix.
État de concorde, d'accord, de tranquillité, d'harmonie et de sérénité d'esprit entre les membres d'un groupe, d'une nation; elle exclut la guerre, la violence, les troubles, les divisions et les conflits.
Solidarité.
Relations entre personnes ayant conscience d'une communauté d'intérêt, qui entraîne, pour les uns l'obligation morale de ne pas desservir les autres et de leur porter assistance; elle s'oppose à l'individualisme et à l'égoïsme.
Vérité.
Réalité des faits, amour du vrai (ce qui est conforme à la réalité) par rapport au faux (ce qui est contraire à la réalité).
Le développement exige en priorité que la population soit éveillée, que les femmes et les hommes soient éclairés afin de participer à l'activité économique.
Cette brève analyse conduit encore à donner plus de relief à cette conclusion d'Arthur Lewis.
" Les ressources d'un pays étant données, son taux de croissance est déterminé par le comportement humain et par les institutions humaines, par des facteurs comme l'énergie morale, l'attitude à l'égard des biens matériels, la propension à épargner et investir de façon productive, la liberté et la souplesse des institutions.
Les ressources naturelles déterminent le cours du développement et elle constituent un défi à l'esprit humain défi qu'il peut ou non relever. De tout cela, il en ressort que le capitalisme financier n'est fondé que dans des mains expertes. Or comment favoriser l'apparition de ces mains expertes? Par l'instruction assurément. ".
Dans la société, l'Etat est l'instance qui gère le pouvoir et qui, directement ou indirectement, l'exerce aussi. Mais l'Etat n'est pas un être de nature, une entité en soi. Il devrait être la projection matérialisée et structurée des volontés convergentes des membres de la cité pour mieux assumer leur finalité.
Ceci est la théorie. La réalité est la conception très particulière que l'on se fait de L'Etat en République de Djibouti.
Une termitière est un corps dont les termites ne sont que les membres. Cela signifie qu'aucun termite ne jouit de liberté; en ce sens, aucun n'est capable d'initiative qui puisse s'écarter de la ligne de conduite d'ensemble de la termitière ou celle d'un groupe de termites donné de termites -les guerriers par exemple - étant donné que ce groupe lui-même ne fait qu'assumer un aspect de la finalité globale de l'ensemble.
En conséquence, la reine, en tant que "Chef de l'Etat" ou, si l'on veut, en tant que point focal matérialisé de toute l'énergie de la termitière, dispose de tous les moyens nécessaires à l'accomplissement de son "devoir", à la réalisation des objectifs à atteindre.
Des recherches ont permis en effet d'observer que, dans la termitière, toute la vie sociale est réglée à partir de la reine qui, par télépathie, envoie toutes les informations utiles aux diverses parties qui sont comme autant de membres d'un corps dont elle est le cerveau.
Et l'on s'est rendu compte que si la reine était détruite, les autres termites cessaient à l'instant même de savoir où aller et que faire; ils meurent donc eux aussi.
Nous voudrions attirer l'attention que cette analogie tirée plus d'une leçon de biologie primaire mais primordiale nous permet d'éclairer la nature du pouvoir livré à lui même qui devient fou.
C'est le lieu de rappeler que tout pouvoir pour le pouvoir finit par se détruire lui-même.
Il n'y a d'authentique pouvoir humain que s'il est reconnu et s'il est pouvoir au service des hommes.
Le 27 juin 1977, le Peuple de Djibouti, par la proclamation de son Indépendance, voulait un État de Droit en ce qui concerne la direction des affaires de l'État. C'est à dire un État dans lequel le pouvoir est service. Il voulait que l'autorité soit recentrée en son sens essentiel, auctoritas: prendre les autres en charge pour les faire grandir.
Il voulait un État de Droit où le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire soient clairement séparés.
Il voulait une presse libre et responsable. Il voulait aussi que puissent s'exprimer et fleurir des mouvements associatifs efficaces, des coopératives dynamiques et productives de biens.
Il voulait que les hommes et les femmes de ce pays aient le droit absolu et inaliénable de mettre l'intelligence au cœur de leur vie.
Quand l'intelligence déserte le forum, la médiocrité s'installe et tout fini en dictature.
L'intelligence et l'imagination, le Peuple de Djibouti est désireux d'en faire désormais l'axe de son organisation sociale et politique
Le Peuple de Djibouti veut que les les libertés fondamentales soient garanties pour tous et que nul ne s'arroge le droit de chosifier l'autre et de le remettre à genoux.
Le Peuple de Djibouti a souffert dans son histoire de la tragédie du colonialisme et de la condition de servile.
C'est donc par tragique inculture historique que certains qui sont aujourd'hui à la tête d'Institutions de la République se retrouvent torturant et tuant les femmes et les hommes de ce pays.
C'est par tragique inculture historique que certains qui sont à la tête d'Institutions de la République trichent, filoutent, dupent, rusent avec la loi, la morale et la conscience de ce Peuple.
Le peuple de Djibouti ne veut plus jamais humilier l'intelligence, parce qu'il veut briser ses chaînes et définitivement reconquérir son droit de parler en son propre nom et entrer désormais en partenaire majeur dans un monde majeur.
Le Peuple de Djibouti attend que la nuit se dissipe et qu'une aube nouvelle rayonne.
L'argent ne peut plus être notre maître. Tournant le dos à notre histoire et à notre géographie, à nos arts, à notre habileté, nous avons refusé notre croissance à partir de notre être et de nos ressources. Préférant l'immédiat de quelques-uns au moyen-terme de tous, nous avons choisi d'élargir épisodiquement le petit cercle des privilégiés et continuons d'étouffer les énergies du plus grand nombre. L'argent devenu notre maître nous dicte toutes nos extravagances, toutes nos faiblesses, tous nos abus. A cause de l'argent qu'il nous faut à tout prix, nous nous mettons en danger de n'avoir plus de culture authentique, pas de liberté, plus de respect pour rien, plus defamille.
Le pouvoir ne peut plus être confisqué par quelques-uns pour l'écrasement des autres. Oh! Certes, toute société doit s'organiser autour de quelques idées fondamentales. Elle doit se donner des dirigeants pour la conduire et servir les intérêts généraux. Mais nous apprenons, tous les jours, à nos dépens "que tout pouvoir livré à lui-même devient fou". Or, l'autorité se fonde sur la raison et si tu commandes à ton peuple d'aller se jeter à la mer, il fera la révolution. Mais parce que le pouvoir facile nous a tenté, parce que nous y tenons à tout prix, parce que sans lui nous paraissons vides à nous-mêmes, nous n'épargnons rien: violences de toutes sortes, tortures, meurtres avoués ou non...pourvu que nous sommes sûrs d'être seuls à bord et que nous régnons. Nous oublions que " celui qui règne dans les cieux et de qui relèvent tous les empires est aussi le seul qui se glorifie de faire la loi aux rois et de leur donner quand il lui plaît de grandes et terribles leçons. C'est ainsi qu'il instruit les princes, non seulement par des discours et des paroles, mais par des effets et par des exemples". Là encore l'œil de la conscience s'est allumé et nous poursuit dans la tombe de nos épreuves.
Vous me pardonnerez de ne pas savoir par où commencer dans le détail de nos souffrances. Depuis les enfants de la rue, les femmes devenues nos choses alors qu'elles sont nos mères, nos soeurs, nos filles et nos références de valeurs sûres; une jeunesse sans éducation, sans formation, sans travail, sans considération et donc sans avenir.
Vous me pardonnerez de ne pas exprimer à votre place le détail de toutes vos souffrances parce que chaque seconde, chaque minute, chaque jour, chaque mois, chaque année qui passe, chacun de nous -sauf pour ceux qui sont dans la posture du "Wait and see"-, avons le cœur bouleversé et l'esprit troublé.
Il est plus que temps que le peuple proclame, sans ambiguïté, en toute souveraineté, ses États Généraux de la Nation.
Pourquoi cette révolution? Cette révolution est fondée sur la vérité, " la vérité qui suscite au plus timide front que son amour visite, une seraine audace à l'épreuve de tout".Cette vérité EST que nous Avons mail. Un peuple qui a mal et qui le ressent est un peuple en voie de salut, car ce qui fait mal, très mal, saisit l'homme tout entier et accélère le processus de d'irruption de l'esprit en lui.