dimanche 26 mai 2019

LA PROMOTION DE LA CULTURE DJIBOUTIENNE


Après avoir attendu quels temps, pour ne pas dire quelles années, et vu les ministres en charge de la culture se suivre sans que la moindre action en faveur la culture soit amorcée, j'ai finalement compris que ces responsables ministériels n'ont aucune idée du sujet dont ils ont la charge. Ils ignorent totalement de quoi on parle quand on évoque la culture.

Alors je prends la plume, ou mon clavier, pour apporter mon humble contribution, même si je sais que c'est peine perdue dès qu'il s'agit de ces femmes et hommes qui dirigent ce pays, tant ils sont convaincus détenir le savoir et la connaissance universels.





La culture, peut être caractériser comme étant la totalité des manières d'être, de savoir, de faire savoir, de produire et de reproduire nos moyens d'existence ; une totalité qui englobe aussi bien les domaines intellectuels, matériels que spirituels de notre vie sociale.

C’est l’ensemble des mécanismes mis en œuvre par l’homme pour connaître son environnement, le transformer afin de vivre en harmonie avec cet environnement et avec lui-même. Elle trouve son origine et sa finalité dans l’homme. On peut dès lors affirmer qu’elle est une donnée qui évolue selon la vie et le développement de chaque société humaine.

La politique culturelle, comprise comme l’organisation au niveau institutionnel de tout cet ensemble de règles sociales, de comportements et de manifestations cultuelles doit constamment s’adapter à l’évolution de notre société et tenir compte de ses transformations, de ses mutations, des crises qui la secouent et des changements qu’elles entrainent.

De tout temps, l’organisation de la vie culturelle des peuples a été un souci permanent des gouvernements qui l’ont diversement mis en pratique.
Les anciennes puissances coloniales de l’Afrique l’avaient bien compris. Ils avaient mis au point pour les peuples colonisés une politique d’assimilation qui a abouti à la destruction de leur valeurs profondes, une politique d’oppression et d’aliénation culturelle afin d’avoir à leur service une population accessible à leurs idées et, partant, toute dévouée à leur cause. Le gouvernement de la République de Djibouti l’a également compris. C’est d’ailleurs pourquoi il a adopté dès 1977 une politique culturelle visant à réhabiliter nos valeurs culturelles, mais pour certains de nos concitoyens, la culture a semblé et semble encore malheureusement un élément subversif et se doit d’être soumis à l’idéologie du Parti unique.

Si l’on doit à la vérité de reconnaître que la politique culturelle de la République de Djibouti comportait des orientations progressiste et largement en rupture avec le mimétisme cultuel tacitement encouragé par les colons et ses serviteurs, force est de constater qu’une nouvelle aliénation a succédé à la première, réduisant au silence les voix dissidentes, enfermant les aspirations dans l’enclot de la propagande politique.
Aujourd’hui, notre politique culturelle doit avoir pour ambition l’épanouissement des libertés fondamentales, de la multiplicité des courants de pensées, de toutes les exigences d’une démocratie pluraliste et qui replace la culture à la base du processus de développement de la République de Djibouti.

Le manifeste culturel panafricain (1969) définit la culture comme « l’action de l’homme sur lui-même et sur le monde pour le transformer et. Par là, elle englobe le social, le politique, l’économique et le technique ». Vue dans cette perspective, elle englobe la totalité de l’outillage matériel et immatériel, œuvres et ouvrages d’art, savoir et savoir-faire, langue, mode de pensée, comportement et expérience accumulées par le peuple djiboutien dans son effort de libération pour dominer la nature et édifier une société toujours meilleure.

Mais chacun de ces éléments, dans sa formation et dans son évolution, est influencé par l’environnement géographique, les vicissitudes de l’histoire et des voisinages successifs lies aux migrations des peuples. Un regard panoramique sur les peuples qui composent l’actuelle République de Djibouti conduit à constater que la culture djiboutienne a de tout temps été une culture pluriethnique, même si, dans l’esprit, on peut y trouver des facteurs d’unité.

Mais la dimension plurielle de la culture djiboutienne endogène ne peut être considérée ni comme un facteur de division, ni comme un handicap à la mise en œuvre d’une politique culturelle unitaire. Elle doit, au contraire, être perçue comme une source d’enrichissement des Djiboutiens ; et une conscience permanente de cette réalité incontournable garantirait à son programme culturel une pleine efficacité.

Elle commande justement d’encourager les brassages ethniques, soutenus par une politique d’information constante sur les spécificités multiples qui composent cette culture afin de favoriser la conscience d’appartenir à une même communauté nationale.

L’introduction dans notre société d’une éducation de type occidental et d’un système de développement basé sur les technologies étrangères oblige aujourd’hui au constat d’une bipolarité culturelle.
La culture pluriethnique endogène coexiste aujourd’hui avec une culture importée unifiée autour des modes de pensée et de conduite véhiculés par l’école, les media et les contacts avec l’extérieur. C’est pourquoi toute action culturelle devrait veiller à ne marginaliser aucun des deux pôles. Elle pourrait viser à réaliser une interpénétration féconde. C’est dans et par la culture que se développe la créativité, facteur premier de tout développement économique. C’est pourquoi la politique culturelle de notre pays soutiendrait et favoriserait tout effort de création pour que la culture de manière active aux projets de développement intégral du pays.


La créativité ne s’épanouissant que dans un climat de liberté, c’est dans l’intérêt de la femme et de l’homme djiboutien que la politique culturelle participe activement à la lutte pour l’instauration d’une société véritablement démocratique où puisse s’exercer librement l’initiative créatrice. « La culture n’apparaît donc pas (…) comme un but à atteindre par les moyens d’une démocratisation décrétée et planifiée d’en haut par l’administration, mais au contraire comme une donnée première, une réalité à laquelle la politique culturelle doit s’ajuster, en lui donnant les structures institutionnelles nécessaires pour se manifester et s’épanouir » (Rapport final d’AFRICACULT, 1975)

lundi 10 septembre 2018

LE DARMA DJIBOUTIEN

LE DHARMA DJIBOUTIEN

 


 

 

 

"Prendre le temps de la réflection, s'interroger sur le pourquoi des choses, fonder son action sur une analyse rigoureuse"



Rien de plus cardinal, pour la communauté, que la qualité de sa direction. D'elle seule, tout comme la vertu et le vice, descend du haut de la pyramide vers ses bases. L'élite dirigeante, qu'elle soit politique, intellectuelle ou religieuse, définit les valeurs communes et en érigent l'échelle. Elle est exemplaire et compétente en toutes matières ; elles désignent les buts et traces les chemins. Veuille ALLAH, le Tout-Puissant, que cette élite dirigeante ne se trompe pas, car, elle ne paie que très rarement pour ses propres erreurs.


Une légende d'Afrique de l'Ouest raconte qu'une fois un mauvais génie voulant accabler un peuple de mille malheurs, afin qu'il souffrît grandement en son âme et en sa chaire, et qu'il tournât en rond dans un cercle parfait.

Pour cela, il n'eut point besoin d'épidémies, ni de tremblements de terre, ni même de guerres en tous genres. Le mauvais esprit convoqua l'esprit du Roi de ce peuple dans une gourde magique et l'abêtit. 

Si je devais paraphraser la célèbre citation de Montesquieu pour définir une des causes de notre malheur, ce serait   « Je préfère mon fils et ma fille à mon frère et ma sœur, mon frère et ma sœur à mon cousin et ma cousine, mon cousin et ma cousine à mon voisin et ma voisine… »

Dans le discours des instincts grégaires qui a cours en ce moment, il s’agit de discours agissant dans le sens de l’activation de l’instinct grégaire des communautés, de sermons insensés et démentiels visant à réanimer, partout où cela se peut encore, les sentiments ethnocentriques et régionalistes des populations. Le but étant que s’établisse le faux débat, celui qui n’a aucun contenu, au sein duquel l’intelligence ne servant plus à rien cède la place à ce que chaque peuple possède en lui d’animalité. Ce type de discours agît contre le sentiment national sain, en suscitant et en alimentant des frustrations qui peuvent être réelles ou fictives. La manœuvre étant de dresser les constituants d’une même contingence nationale les uns contre les autres.

Oui, qu’elle soit récente ou ancienne, homogène ou diverse dans sa configuration tribale ou ethnique, la nation est une contingence utile, dans le sens où elle permet la formation de groupes humains devant apporter une contribution commune à la civilisation universelle et à la création. À nos nations naissantes, déjà sous-dimensionnées, les femmes et les hommes de l’ethnocentrisme et du régionalisme font courir de grands risques d’éclatement et même de disparition. Ce type de discours est, bien entendu, le fait d’individus incompétents, inintelligents, et franchement incapables de se faire une place sur le terrain fécond et exaltant des combats d’idées. Ils sont réduits, pour cela, à marchander, toute honte bue, un stock de partisans naturels, dont ils travaillent sans relâche à préciser les contours et l’individualité.
Ainsi qu’il se voit, ces politiciens volent particulièrement bas et font courir à tous le risque d’écueils subits. Ces niais publics ont leurs équivalents, niveau de conscience pour niveau de conscience, dans les États développés du monde, où à défaut d’opposer les groupes ethniques et régionaux trop longtemps harmonisés, ils œuvrent à gonfler et à animer le fantôme d’un étranger envahissant. C’est le fait des ultranationalistes et autres fascistes. 

Que l'Esprit du peuple nous préserve des démons vieux et jeunes !

Les sentiments tribalistes et régionalistes agitent çà et là sont sans contenu réel. À la vérité, ils sont un non-lieu politique. D’autre part, les découpages territoriaux auxquels on y fait gravement référence, en termes de nord, sud, est, ouest, sont si récents, si peu signifiants, et très certainement si arbitraires que c’est se hisser au plus haut sommet de la bêtise que s’y attardera un instant. Quant aux inclinaisons tribales, elles côtoient de trop près l’instinct grégaire des bêtes : nous ne voulons rien en dire de plus. Le discours tribaliste, ethnocentrique et régionaliste est le plus dangereux de tous, car la plus petite braise peut mettre le feu à toutes les forêts du monde. N’attendons pas que s’installent les radios et autres sites web des Milles collines, avant de nous indigner, parce que chaque fou se fait nommer au nombre de collines dont il dispose ; et même une colline, c'est assez effrayant.


Cependant, il faut reconnaître que d’énormes disparités existent, (persiste) et souvent entretenues entre nos régions, nos villes et nos villages ; entre nos lieux-dits et hameaux, entre nos familles aussi ; et par-dessus tout, au sein des différentes entités qui composent l’entité immédiatement englobante. De même, des pratiques immondes d’injustice, de discrimination en tout genre se perpétuent jour et nuit sous nos yeux, pour le moins agacés, sans qu’aujourd’hui ni la force des mots ni celle des bras n'y puissent rien faire.

Cependant, nous devons travailler avec ardeur à remédier à ces maux, qui constituent autant de bombes à retardement, autant de mines dissimulées sur des milliers de pistes. Les guerres intestines n’ont jamais été propres à remplir une mission de construction. Au contraire, elles font tout voler dans un fracas infernal et infectent l’avenir de sentiments de haine et de destruction. Elles nous donnent le mal en stocks inépuisables. L’édification nationale requiert plutôt intelligence et le service généreux des hommes et des femmes du pays. La réussite de l’œuvre découlera de notre compétence et de notre amour de la patrie ; mais jamais de notre sauvagerie collective partagée.

Ainsi tous, où et à quelque heures de la nuit ou du jour que nous soyons, nous devons discerner, dénoncer et combattre de toutes nos forces, les moindres circonstances, situations, attitudes et langages qui concourent à consolider le sentiment tribal et régionaliste, car ces expressions ont le mérite de dévoiler au grand jour la stupidité de leurs auteurs, elles font courir à tous le risque de la destruction. 

Une société de partage fondée sur une complémentarité fonctionnelle et des rapports contractuels entre acteurs.

Le projet de société de la République de Djibouti doit être porteur de plusieurs sens à travers la conquête de la dignité, la restauration de l’éthique et l’esprit de responsabilité afin de préparer les bases de la société djiboutienne de demain.  Une société régie par des principes aussi nobles que novateurs tels : l’efficacité économique au service de la cohésion sociale et la confiance au service de la stabilité.

Ces valeurs ne prennent, par ailleurs, leur pleine signification qu’à travers la participation organisée et active de tous.

Ainsi, la participation est aujourd'hui un levier pour une croissance forte et durable, un instrument d’émancipation sociale et un moyen de consolidation de la pratique démocratique au quotidien.

La configuration globale de la République de Djibouti de demain repose sur la redéfinition des rôles des acteurs dans ce processus : l’État, les Collectivités locales, l’Entreprise et la Société Civile.

Une telle redéfinition suppose un changement préalable au niveau des comportements et une identification précise des cadres d’intervention dans le respect de l’éthique, de la transparence, de la confiance et de l’efficience.

L’implication des acteurs dans un changement dans la société djiboutienne nécessite le respect de la loi et de l’adhésion aux principes de la complémentarité fonctionnelle et de la contractualisation.
Ces principes supposent d’abord, la mise en place d’un cadre institutionnel définissant les prérogatives respectives des acteurs et des espaces de leur complémentarité. Ils exigent ensuite une nouvelle approche des relations entre les acteurs, basée sur une contractualisation qui définit leurs droits et leurs obligations respectifs, les élevant ainsi au rang de partenaires.

Ils impliquent enfin une convergence des actions des partenaires économiques et sociaux vers des objectifs d’intérêt collectif générant un développement solidaire.

Le redéploiement de l’État, la décentralisation et un nouveau statut pour l’Entreprise dans la société, confèrent à la Société Civile une place centrale dans la nouvelle dynamique de changement.

Ainsi la maîtrise du changement est-elle indissociable de l’émancipation de la Société Civile. L’organisation de celle-ci à travers un mouvement associatif efficace constitue, de fait, le complément aux actions de l’État, des Collectivités locales et de l’Entreprise.

L’édification de la République de Djibouti du 21ᵉ siècle dépend enfin de la participation et de la mobilisation des jeunes et des femmes autour de ces principes.

La valorisation des atouts des jeunes et des femmes représente le gage de la réussite du changement dans le respect d’une meilleure médiation entre l’authenticité nationale et la modernité ; une médiation dans laquelle la famille et l’école en constitueraient les principaux leviers.

La participation active et l’implication réelle de la femme à tous les échelons de la vie économique, sociale, politique et culturelle représentent une clé essentielle de cette réussite.

Responsabilisation, Adhésion, Mobilisation et Participation sont les termes de l'indispensable nouveau contrat social indispensable pour consolider les fondements du projet de société djiboutienne du 21ᵉ siècle.

 

 ALPHA LASSINI

Mardi 11 septembre 2018




mardi 22 septembre 2015

DE SOLON À LA COP21

Au Ve siècle avant notre ère, la Grèce vivait sous un régime oligarchique depuis plus d'un siècle. Quelques grands propriétaires faisaient régner leur ordre. Les abus de pouvoir devinrent bientôt tels que les petits paysans devaient payer de leur personne des dettes qu'ils ne pouvaient pas honorer conformément aux ententes conclues à l'avantage des riches prêteurs. Plutôt que de prendre ainsi le risque de devenir esclaves pour être vendus sur des marchés étrangers,  de nombreux Athéniens préféraient s' expatrier d'eux même dans l'espoir de connaître un sort meilleur dans une cité étrangère.
Exemple de lutte des classes,  diraient les tenants d'une philosophie éteinte. Donnons le pouvoir à la majorité constituée de pauvres!  Ils poseraient ainsi le problème crucial en politique: comment les faibles peuvent ils devenir forts tout en conservant la pureté associée à la faiblesse?
Les communistes ont minimisé cette difficulté. Ils ont cru que le prolétariat ou ses représentants pourraient acquérir la force tout en demeurant purs. On connaît les conséquences de cette illusion.
Les Athéniens du début du VIe siècle avant notre ère, n'ont pas commis cette erreur. SOLON avait compris que c'est le pouvoir qui corrompt et non la caste à laquelle on appartient.  C'est pourquoi sans renoncer à être l'énergique défenseur des opprimés, il mettait tout en oeuvre pour les empêcher de commettre bientôt contre les riches des excès semblables à ceux dont ils étaient eux mêmes victimes.
On dit qu'il fit tout ce qu'un habile négociateur aurait fait dans les circonstances  promettant aux pauvres le partage des terres et  aux riches la confirmation de leurs créances. Qui voudrait le lui reprocher puisque,  ayant ainsi apaisé les esprits dans les deux camps, il gagna le temps qui lui permit de faire pénétrer ses idées plus profond dans la conscience de ses concitoyens?  C'est ainsi qu'il obtint non seulement l'interdiction des procès iniques mais,  pour les pauvres, des droits qui fondèrent leur fierté et pour les riches, le maintien de privilèges qui leur évitaient de perdre la face. L'état de droit existait enfin.  Par delà  la force des uns et la faiblesse des autres,  régnait la justice incarnée dans des lois, parfois étonnantes, comme celle qui notait d'infamie quiconque refusait de prendre parti dans un débat crucial.
Toutefois, c'est d'abord Pisiscrate et Clisthène, des tyrans ayant la faveur du peuple, qui accomplirent l'exploit de faire aimer et respecter les lois écrites par SOLON. Le rêve de ce dernier,  le gouvernement du peuple par le peuple, ne se réalisa que progressivement. Mais le fruit de la démocratie était vraiment mûr lorsqu'il tomba de l'arbre. C'est le peuple qui, directement,  assumait toutes les principales responsabilités de ce nous appelons aujourd'hui l'Etat. On allait même jusqu'à recourir au tirage au sort pour le choix de certains officiers publics, afin d'éviter que marins et paysans,  prenant goût au métier de juge, ne s'éloignent de leur travail producteur pour acquérir richesses, gloires et puissance dans des fonctions permanentes qu'un quelconque leader démagogue aurait tôt ou tard la tentation de leur offrir.
Ce moment de parfaite beauté sociale, beauté dont le Parthénon est l'image, fut hélas éphémère. "Ce n'est pas la faim qui fait les révolutions, a dit Nietzsche, c'est la loi selon laquelle l'appétit vient en mangeant". L'appétit des riches était déjà bien aiguisé,  celui des pauvres ne pouvait que s' ' accroître.  Le territoire d'Athénes était cependant limité,  ses richesses également.
La justice étant une proportion, comment allait-on la maintenir tout en assurant la progression de chacun des termes?  Comment faire en sorte que dans la réalité sociale, quatre soit à huit comme deux étaient à quatre auparavant?  Les géomètres grecs étudiaient ces questions au même moment.  Elles sont l'objet des théorèmes des triangles semblables.
D'autre part, comme il fallait s'y attendre, des démagogues surgirent et les marins aussi bien que les paysans s'empressèrent d'accepter en grand nombre, d'abord d'être rémunérés pour participer à la vie de la cité et ensuite d'occuper des postes en permanence. D'autres allaient travailler à leur place. Et bientôt le sol d'Athènes n'allait plus suffire à nourrir toutes les bouches ni à produire la richesse requise pour payer les produits importés.  La démocratique Athènes en fut donc réduite à profiter de sa position de force pour faire subir à bon nombre de cités voisines le sort que sur son propre territoire les riches faisaient subir aux pauvres.
C'est ainsi que l'usage de la force contre les faibles de l'extérieur devient la condition du triomphe de la justice contre la force à l'intérieur. De la même manière,  à l'intérieur d'un même pays,  communauté de pays,  les habitants d'un village, d'un pays repousseront vers le village voisin ou le pays voisins plus pauvre telle exploitation de décharge industrielle ou ménager, tels "minorités ethniques " (Gens du voyage , Roms), tels réfugiés-migrants présentant des "inconvénients d'ordre environnemental",  des menaces économiques, démographiques, religieuses,  voir terroristes.
Vue sous cet angle,  en quoi la démocratie est-elle supérieure à un pouvoir tyrannique qui, pour se maintenir, est obligé d'opprimer les États voisins?  Sans ses colonies, Angleterre aurait-elle pu donner ses institutions démocratiques en exemple au reste du monde? Et aujourd'hui,  les pays les plus riches, acteurs principaux de la Cop21, pourraient ils continuer,  tant bien que mal,  à satisfaire simultanément leurs riches et leurs pauvres, s' ils ne prélevaient pas plus que leur juste part des ressources de la planète?
Dans les siècles passés, on pouvait encore à la rigueur se résigner à cette rivalité entre les nations en pensant que chaque région du monde aurait un jour ou l'autre l'occasion d'imposer sa loi aux autres. D'autre part, les guerres,  limitées, étaient considérées comme des choses nécessaires,  préférables,  à un état de nature tel que les peuples sont déchirés par des conflits sauvages permanents.
Désormais,  c'est dans le patrimoine planétaire, dont on connaît de mieux en mieux les limites, que les Nations les plus riches puisent les ressources qui leur permettent de maintenir leur harmonie intérieure.  Et ce patrimoine planétaire,  elles l'hypothèquent quand elles provoquent des catastrophes écologiques majeures, quand elles produisent plus que leur juste part des gaz à effet de serre, quand elles se servent de l'Afrique comme réserve de ressources etc...
C'est pourquoi le problème des rapports Nord Sud,  Pays émergés-pays émergeant, développés-sous-développés, tel qu'il se pose aujourd'hui est beaucoup plus grave que le problème que posait le rapport entre nations riches et nations pauvres dans les siècles passés.
L'enrichissement économique des ex-pays d'Europe de l'est et d'une partie de l'Asie et de l'Amérique latine, grâce au libéralisme économique et aux institutions démocratiques,  aura pour effet d'aggraver le problème et non à le résoudre.
Ce qui nous ramène à SOLON et à l'inspiration élevée dont témoigne son oeuvre, on peut penser que c'est l'amour d'une justice pure, transcendante, dont témoigne sa poésie,  qui a permis à SOLON et a ses concitoyens de faire régner à Athènes, pendant quelques années au moins,  une harmonie qui ne reposait pas sur l'exploitation des cités voisines.
Pour s'élever à la hauteur des idéaux dont ils se réclament, les pays riches ont à l'heure actuelle besoin d'une inspiration aussi élevée. Il faut poser la question de l'inspiration avec la plus grande rigueur, précisément parce qu'elle est d'ordre spirituel. On peut la formuler de cette manière: comment pourrait-on maintenir l'harmonie entre riches et pauvres  quand 1% de l'humanité possède à elle seule l'équivalent des ressources de  plus de la moitié de cette humanité.

Cette question en soulève une autre,  encore plus fondamentale. Depuis que la faillite tant du communisme que la doctrine néo-conservatrice sont  devenues manifeste, les idéologues, les extrémistes de tous bords se rejoignent pour soutenir que le libéralisme (sa forme la plus "sauvage") combiné avec un régime démocratique, crée les conditions idéales pour un développement économique. Mais considérons le spectacle qu'offrent actuellement des nombreux pays riches et démographiques, où les gouvernements se maintiennent par des promesses démagogiques, des politiques sécuritaires portées par la haine, la xénophobie, et un racisme triomphant et qu'ils ne peuvent tenir qu'en accroissant le déficit, c'est à dire en hypothéquant l'avenir. Ne sommes-nous pas obligés de conclure que,  dans le cas de ces pays,  c'est une croissance économique dont les fruits sont justement redistribués qui est la condition du maintien de la démocratie et d'un minimum d'harmonie sociale?

mercredi 17 juin 2015

Ramadan kareem

Au peuple de #Djibouti.

Remplace la mélancolie par l'ouvrage,
Doute par la certitude,
Le désespoir par l'espoir,
La méchanceté par le bien,

Plantes par le devoir,
Le scepticisme par la foi,
Le sophisme par le froideur calme
Et l'orgueil par la modestie.

mercredi 6 mai 2015

De la gouvernance de développement indispensable.

La gouvernance du développement nécessaire à la République de Djibouti devrait reposer sur les valeurs fondamentales suivantes:


Amour. 
Sentiment de profond attachement à Dieu, à son prochain et à sa patrie. Ce sentiment suppose l'estime de soi et banit l'orgueil, la haine, l'antipathie et les luttes fratricides. 

Préservation de la Vie. 

Acton de créer les conditions matérielles, psychiques et intellectuelles pour que la Vie humaine, en tant que Valeur Suprême dans l'échelle des Droits de L'homme, soit sauvegardée et se développe dans ses fonctions de base. 


Sens élevé de responsabilité. 
Forte conscience d'assumer une charge et de répondre des conséquences qui en découlent, il exclut irresponsabilité, le laisser-aller, l'inertie, le populisme. 


Abnégation 

Sacrifice de soi-même, de son intérêt au bénéfice de l'intérêt général; elle se présente comme le contraire de l'égoïsme. 

Audace. 

Grand courage, sens de l'initiative opportune, force de caractère, fermeté devant le danger ou toute situation difficile à affronter; elle s'oppose à la peur d'agir, de penser et de dire, à l'inertie administrative et sociale. 


Travail. 

Activité laborieuse de l'homme considérée comme facteur essentiel pour l'épanouissement personnel, la production et la croissance économique. 


Dignité. 
Valeur inhérente à un être humain, qui lui est propre et qui fait son honneur. 

Excellence. 
Degrés élevé de perfection qu'une personne a en son genre et qui s'entend du refus de la médiocrité, de la perfection et de la paresse. 

L'intégrité. 
État d'une personne honnête, prône et incorruptible; elle constitue l'un des fondements de la dignité humaine et fait appel au détachement, au refus de la cupidité en tant que désir indécent mesquin d'amasser des bien matériels. 

Justice. 
Principe moral qui exige le respect du droit et de l'équité considérée comme une justice naturelle ou morale indépendante du droit en vigueur; elle fait appel à l'impartialité et exclut l'iniquité, l'injustice, la violation du droit. 

Liberté. 
Faculté pour un citoyen de faire tout ce qui n'est pas contraire à la loi et qui ne nuit pas à autrui; elle s'oppose à la servitude, aux  entraves, aux contraintes et à l'arbitraire. 

Paix. 
État de concorde, d'accord, de tranquillité, d'harmonie et de sérénité d'esprit entre les membres d'un groupe, d'une nation; elle exclut la guerre, la violence, les troubles, les divisions et les conflits. 


Solidarité. 
Relations entre personnes ayant conscience d'une communauté d'intérêt, qui entraîne, pour les uns l'obligation morale de ne pas desservir les autres et de leur porter assistance; elle s'oppose à l'individualisme et à l'égoïsme. 

Vérité. 
Réalité des faits, amour du vrai (ce qui est conforme à la réalité) par rapport au faux (ce qui est contraire à la réalité). 









dimanche 3 mai 2015

Du développement solidaire.

Le développement exige en priorité que la population soit éveillée, que les femmes et les hommes soient éclairés afin de participer à l'activité économique.


Cette brève analyse conduit encore à donner plus de relief à cette conclusion d'Arthur Lewis. 

" Les ressources d'un pays étant données, son taux de croissance est déterminé par le comportement humain et par les institutions humaines, par des facteurs comme l'énergie morale, l'attitude à l'égard des biens matériels, la propension à épargner et investir de façon productive, la liberté et la souplesse des institutions. 


Les ressources naturelles déterminent le cours du développement et elle constituent un défi à l'esprit humain défi qu'il peut ou non relever. De tout cela, il en ressort que le capitalisme financier n'est fondé que dans des mains expertes. Or comment favoriser l'apparition de ces mains expertes? Par l'instruction assurément. ".